Quelle vocation pour le couple et la famille ?
Quand l'amour est blessé... accueillir la miséricorde.

Mercredi 9 novembre, au presbytère de Verneuil, le père Cédric Burgun a donné une conférence proposée par les paroisses du doyenné de Meulan. Ecoutez ses paroles pleines d’espérance sur la beauté de la famille, de toutes les familles.

Enregistrement de la conférence (parties I et II)

La dernière partie traitait de la compassion au sein de la famille. Laissons-nous surprendre !


Compassion au sein de la fratrie en s’appuyant sur la parabole de l’enfant prodigue :
Le fils cadet représente les pêcheurs (par exemple ceux qui se trouvent dans des situations dites « complexes ») et l’ainé les hommes qui se croient justes. Nous sommes souvent dans les deux catégories.
Leur disparité vient du regard différent qu’ils portent sur leur propre vie. Le cadet en réclamant sa part d’héritage signifie à son père qu’il veut le considérer comme mort. L’aîné en reprochant au père de ne jamais lui avoir donné même un chevreau pour festoyer avec ses amis n’est pas capable de percevoir tout l’amour que celui-ci lui porte.
Pourtant le cadet répond au projet de Dieu : « Tu quitteras ton père et ta mère », même si les moyens sont contestables, alors que le frère ainé est resté chez son père et n’a pas fondé de famille. Il y a une part de la beauté de Dieu dans nos choix de vie, même si cela correspond à une famille dite « complexe ».

Nous serons d’autant plus portés à la compassion que nous aurons conscience de faire également des erreurs, et nous serons d’autant plus miséricordieux que nous aurons expérimenté la miséricorde divine. Nul ne peut pardonner s’il n’a pas été blessé.
Le fils cadet ne veut même plus être reconnu comme fils tellement il a conscience d’être indigne. C’est la faim qui le rend à son père et non le manque de son amour. Son père ne lui en tient pas rigueur lorsqu’il l’accueille. Dieu fait cela lors de notre baptême : il nous accueille malgré nos pêchés. De même sachons accueillir les membres de notre famille avec leurs défauts et faire, comme le Seigneur, preuve de miséricorde.
A l’image du fils aîné, resté fidèlement auprès de Père, qui se met en colère devant le traitement appliqué à son frère, une partie des fidèles s’insurge contre le Pape François lorsqu’il nous demande d’aller vers les gens en périphérie de l’Eglise. Le fils ainé ne sait pas reconnaitre son propre péché et, de ce fait, refuse de rentrer dans la maison de son père. Il s’exclue de la miséricorde divine. Les deux fils sont dans des souffrances différentes mais ni l’un ni l’autre n’est capable d’entrer dans la joie familiale.
Dieu nous rappelle que nous sommes les gardiens de nos frères. Si nous sommes capables de comprendre la blessure de l’autre alors nous pourrons atteindre la vraie compassion.

Compassion au sein du couple :
Le nombre de mariage chute chaque année car c’est un message de désillusion qui parvient aux jeunes. Pourtant, le désir d’une vie familiale unie reste très présent car elle est inscrite dans le cœur de l’Homme. Saint Jean-Paul II disait que la préparation au mariage devrait commencer au catéchisme. Il faut témoigner aux enfants des difficultés rencontrées et comment à travers ces difficultés on reçoit la miséricorde divine, et ne pas avoir peur de parler des drames de la société d’aujourd’hui comme l’absence des pères.
Le Pape a demandé que la pastorale familiale soit au cœur de la vie de l’Eglise, ce qui demande une véritable conversion. Pour lui, la troisième guerre mondiale est organisée contre la famille.
Le mariage demande compréhension, capacité et volonté de vivre ensemble. Si, par exemple, certaines personnes manquent de maturité, il vaut mieux les laisser en situation de concubinage plutôt que de les pousser au mariage. Il faudrait pouvoir proposer autre chose.
Il manque également au sein de l’Eglise des structures d’accueil pour les couples en souffrance.
Les changements qui doivent s’opérer au sein de l’Eglise doivent arriver par la base.
A nous d’y participer activement !