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Le 24 janvier, nous fêtons saint François de Sales, évêque de Genève au début du XVIIème siècle. Ce grand guide spirituel a eu le souci de proposer à tous, laïcs comme religieux, le chemin de la vie avec Dieu, la vie spirituelle, qu’il appelle dévotion. Nourrissons-nous de son enseignement :

« Lorsque Dieu créa le monde, il ordonna aux plantes de porter des fruits, chacune selon son genre. Ainsi demande-t-il aux chrétiens, qui sont comme les plantes vivantes de son Église, de produire des fruits spirituels, mais chacun selon sa condition sociale et son état de vie. (…)

La vie spirituelle ne gâte rien quand elle est authentique. Au contraire, elle mène tout à sa perfection. Si elle devait empêcher quelqu’un d’honorer les justes devoirs de son état, c’est, sans aucun doute, qu’elle serait fausse. "L'abeille, dit Aristote, tire son miel des fleurs, sans les abîmer." Elle les laisse aussi fraîches qu’elle les a trouvées. La vraie dévotion fait encore mieux, car non seulement elle ne porte tort à aucun état de vie, ne nuit à aucune affaire, mais au contraire elle les perfectionne et les embellit. Toutes pierre précieuse jetée dans le miel en devient plus éclatante, quelle qu’en soit la couleur ; ainsi en devient plus estimé celui qui tient bien unis l’accomplissement de son devoir d’état et la pratique d’une fervente vie spirituelle : la paix règne dans son foyer ; l’amour des époux grandit ; le service du prince en devient plus fidèle ; tout se bonifie et se rend plus aimable.

C'est non seulement une erreur, mais c’est une hérésie que de bannir la dévotion de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour des princes, du foyer des époux. Il est vrai qu’une vie purement contemplative, monastique ou religieuse, ne peut être menée dans ces conditions. Mais il existe bien d’autres formes de dévotion, qui sont parfaitement capables de mener à la perfection ceux qui vivent dans le monde. »

Introduction à la vie dévote (mise en français contemporain), première partie, ch. 3