Miséricorde !

Ce mot revient sans cesse dans les paroles et les écrits de notre pape François : Miséricorde ! Il nous rappelle avec insistance que le cœur de l’annonce chrétienne se trouve dans la proclamation du salut, du pardon donné par notre Dieu, dont l’amour est plus grand que tout mal. Jésus est venu annoncer le salut, proclamer que le Royaume de Dieu est tout proche, et il est venu nous donner le salut, en offrant sa vie sur la croix.


 Bien sûr, prêcher la miséricorde, l’amour qui pardonne, ne signifie pas verser dans le relativisme, l’acceptation de tous les comportements, l’équivalence de tous les choix, l’indifférence du « chacun fait ce qu’il veut ». La miséricorde n’exclut pas l’appel à la conversion. Bien au contraire, le véritable appel à la conversion se trouve au cœur même de la miséricorde. Le bon accueil que le Christ fait au pécheur est indissociable de l’appel à changer, à grandir, à le suivre. Plus l’amour de Dieu est offert, plus l’appel pressant à accorder notre vie à la grandeur de cet amour se fait aussi entendre dans sa radicalité et son exigence. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus » (Jean 8, 11).

Dans notre monde où les chemins de vie sont si divers, et nous semblent parfois si éloignés du chemin de vie en Vérité que nous montre le Christ, notre pape nous lance un défi : ne pas regarder l’autre à travers le prisme de ses imperfections, mais privilégier le regard de miséricorde ; ne pas juger, mais réconforter ceux qui portent un fardeau. Il nous invite à annoncer l’Evangile et sa radicalité en posant d’abord un regard évangélique sur nos frères, particulièrement nos frères blessés. Beau défi pour l’Eglise, belle conversion à vivre pour chacun de nous…

 Père Pierre-Marie HASCAL, curé