Chers frères et sœurs, nous ne sommes pas en carême, et pourtant, nous devons à nouveau faire face à un temps d’épreuve et d’austérité. On peut s’en lamenter, se débattre, mais je voudrais proposer un autre chemin.

Dans le cadre paroissial, les messes avec public sont suspendues momentanément. Cette suspension pourrait ne pas durer longtemps, car nos évêques ont déposé un référé auprès du Conseil d’État pour défendre la liberté de culte. En attendant, il convient de tirer parti spirituellement de cette situation. Toute épreuve révèle les cœurs et peut faire grandir.

Dans un évangile récent, un interlocuteur de Jésus s’écrie : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! » Il lui est répondu : « À l’heure du dîner, [le maître] envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. »
Jésus montre que nous n’avons pas assez conscience aujourd’hui du don de Dieu. La privation peut stimuler le désir et la conscience de ce don.

Rien ne remplace le don de l’Eucharistie. Un jeune bloggeur relativise la messe télévisée en disant « ce n’est pas en regardant le Tour de France à la télé qu’on apprend à faire du vélo ! » Mais la paroisse propose de quoi sanctifier le Jour du Seigneur.

Puisse ce manque bien réel nous réveiller et nous unir. Je reprends les mots de saint Paul aux Philippiens : « mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection, vous, ma joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.

Père Amaury, curé