L’ordinaire ou l’exception ?

Ce mois de novembre s’ouvre sur la grande fête de la Toussaint.L’Église fête tous nos frères qui sont parvenus au but, la foule immense de ceux qui partagent la gloire de Dieu dans l’éternité.

Nous avons souvent le réflexe de lier sainteté et exception, de faire des saints des êtres différents, hors norme, une sorte d’élite de la foi et de la vie chrétiennes. Nous y voyons ainsi une catégorie dont nous nous excluons facilement, conscients de notre appartenance à la masse des « pas meilleurs que les autres », sans génie particulier ni charisme hors du commun.

Cette façon de considérer la sainteté est aussi répandue que réductrice… Les saints ne sont pas des êtres d’exception, élite inaccessible du genre humain. Bien au contraire les saints sont simplement des humains qui ont accompli leur vocation commune d’êtres humains et qui sont aujourd’hui auprès de Dieu, c’est-à-dire là où chaque homme est fait pour aller. À l’endroit où ils se trouvaient, dans la vie qui était la leur, ils ont cherché à devenir ce qu’ils étaient, à répondre à leur vocation, à vivre en enfants de Dieu, sauvés par le Fils unique et appelés à le suivre. Si elle est exigeante, la sainteté n’est pas pour autant l’exception, elle est l’ordinaire, offerte à ceux qui la désirent.

La sainteté est la vocation de chacun d’entre nous, le chemin de vie pour lequel chacun de nous est fait. Le sentiment de ne pas s’en sentir capable peut être un piège… Mais il peut être aussi le premier pas de la sainteté, s’il nous conduit à accueillir celle-ci comme une grâce, un cadeau immérité que Dieu nous fait. C’est notre union au Christ qui est notre chemin de sainteté. Ne négligeons donc pas les moyens de vivre notre amitié avec le Fils qui fait de nous des fils !

Père Pierre-Marie HASCAL, curé