Les partages et relectures du temps de confinement me font voir la grande aspiration à un recentrement.

Beaucoup de personnes, de familles, ont redécouvert la joie d’avoir du temps pour soi, du temps pour lire, pour prier, le besoin de passer du temps gratuitement en famille ou avec ses proches. La course folle d’avant devrait laisser place à de nouveaux styles de vie. Trop de trajets, trop de réunions, trop d’activités...Nos paroisses ont du bon à tirer de ce souffle, et cela me semble rejoindre les appelsdu Pape dans Laudato Si : ceux qui « vivent mieux chaque moment sont ceux qui cessent de picorer ici et là en cherchant toujours ce qu’ils n’ont pas (...).

Ils ont ainsi moins de besoins insatisfaits, et sont moins fatigués et moins tourmentés. On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière.

Le bonheur requiert de savoir limiter certains besoins qui nous abrutissent, en nous rendant ainsi disponibles aux multiples possibilités qu’offre la vie » (numéro 223).Il ne faut donc pas confondre ʺrecentrementʺet ʺrenfermementʺou égocentrisme ! En recevant le Corps du Christ, nous sommes constitués en un seul corps, et portons le souci de chacun de ses membres. Ne délaissons pas les missions essentielles d’une paroisse !

Je pense en particulier aux jeunes. Quels adultes trouveront-ils au catéchisme, au patronage ou à l’aumônerie ? C’est une vraie préoccupation que je porte, et qui je l’espère résonnera chez vous comme un appel.

Père Amaury, curé