Le syndrome du soufflé

Cette période de l’année est souvent le moment des grandes étapes de la foi : première communion, profession de foi, confirmation… Dans nos familles, nos écoles, notre paroisse, beaucoup parmi nous sont concernés !

Ce sont des moments de grâce, des occasions privilégiées pour les enfants et les jeunes (et les adultes) qui les vivent d’enraciner davantage leur foi, de franchir des étapes qui les font grandir dans leur vie dans le Christ. Ce peut être aussi l’occasion pour leurs parents et leurs proches de faire le point sur leur propre vie spirituelle, la vitalité de leur foi, la ferveur de leur pratique religieuse et de leur suite du Christ.


Et après… le quotidien revient et reprend le dessus. Après la première communion, vient la deuxième, la dixième… Le soufflé risque fort de retomber. Se présente alors le défi, le grand défi de tout chrétien : vivre la foi dans la banalité du quotidien. Vivre l’extraordinaire de la foi dans l’ordinaire de la vie.

Toutes les messes ne sont pas aussi ferventes qu’une messe de première communion ou de profession de foi. On ne sent pas tous les jours aussi vivement la présence du Seigneur que dans certains grands moments de la vie. Et pourtant… le Seigneur est toujours présent de la même manière. Son Esprit Saint, reçu lors de la Pentecôte, est là pour nous faire vivre, dans l’humble quotidien, l’amitié avec le Christ, la suite du Christ. Son souffle vient au secours de notre soufflé essoufflé.

C’est dans le quotidien que la fidélité est mise à l’épreuve, mais c’est là aussi que le lien avec le Seigneur devient le plus vrai. Lorsqu’on n’est plus stimulés par un contexte porteur, il ne reste que la foi, la volonté de suivre le Christ et de lui rester fidèle car, comme le lui dit saint Pierre : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

Père Pierre-Marie HASCAL, curé